Le labyrinthe du continu structure la polymorphie leibnizienne, aboutissant à la fois à la monadologie et à l'invention des calculs différentiel et intégral. En amont de ces sommets, La TMA (1671) présente un aspect curieux, dans la mesure où cette première physique leibnizienne conduit à des conclusions contre-intuitives – à l'instar de certaines théories modernes, au premier rang desquelles la mécanique quantique.
La phoronomie de la TMA étend les conclusions de la géométrie cavalérienne des indivisibles : la racine de tout mouvement (motus) réside dans l'infinitésimalité du conatus. Le continu est ainsi conçu comme une composition actuelle et cinétique d'infinitésimaux réels, dissolvant par conséquent la dualité multiséculaire de la continuité et de la discrétion.
Une des curiosités de cette cinématique réside dans l'affirmation selon laquelle certains points géométriques sont plus grands que d'autres, en sorte que plusieurs points physiques (conatus) peuvent occuper un même minimum géométrique. Une telle hospitalité topologique assure la continuité du monde physique par coagulation des infinitésimaux réels.
Plusieurs leçons peuvent être tirées de la TMA.
1. L'exemple de la TMA, par le biais d'une induction sceptique, permet d'interroger la relation entre physique et mathématique.
2. L'usage de thèses contre-intuitives bien que fécondes (en gain d'intelligibilité) conduit à discuter le passage de l'heuristique au réalistique, notamment dans les situations de sous-détermination par la mathématique sous-jacente.
3. La TMA offre des pistes de recherche intéressantes concernant l'acceptation, certes contre-intuitive, d'une interférence quantique réelle et inéliminable, sans qu'il y ait besoin d'introduire dans notre zoo ontologique de nouveaux mondes.