Au sein des activités des services de renseignement figure doctrinalement une étape de « cotation » durant laquelle une note est attribuée d'une part à la fiabilité de la source d'une information (échelle de A : « totalement fiable » à E : « non fiable »), d'autre part à la véracité de cette information (échelle de 1 : « corroborée » à 5 : « véracité improbable »), avec en outre la possibilité que l'une ou l'autre ne puisse être estimée. Ces deux évaluations, discrètes et non continues, sont censées être effectuées indépendamment l'une de l'autre.
Concrètement, cette double échelle de cotation est qualitative et floue : fiabilité et véracité sont traduites dans les textes officiels par des adverbes (« habituellement », « assez », « rarement »,...) et des adjectifs (« probable », « douteux », « non-estimable »,...), si bien qu'elle est de fait continue. Ainsi formulée, cette double échelle soulève cependant plusieurs questions, parmi lesquelles celle de l'adéquation pratique des deux dimensions d'évaluation, celle de leur indépendance et celle de leur lisibilité. De plus, pour tout couple source-information, une ou plusieurs échelles de notes pourraient tout aussi légitimement être introduites.
Dans cet exposé, nous expliciterons les limites conceptuelles qui affectent cette double échelle de cotation. Nous présenterons ensuite divers amendements qui ont été élaborés pour y répondre. Nous proposerons enfin une réponse qualitative aux questions soulevées selon une méthode d'agrégation des notes basée sur une modélisation en logique épistémique dynamique.
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